De l’invention de l’impressionnisme aux séries consacrées à son jardin de Giverny, Claude Monet s’efforça de capturer sur la toile la perception même de la lumière.

La naissance de l’impressionnisme

Claude Monet grandit au Havre, où son père est épicier en gros. Il montre un talent précoce pour le dessin et ses caricatures d’adolescent rencontrent un certain succès. C’est après avoir découvert ses dessins dans la vitrine d’un marchand qu’Eugène Boudin l’encourage à peindre en plein air. 

En 1862, Monet quitte la Normandie pour Paris. Un court séjour dans l’atelier du peintre Charles Gleyre lui permet de faire la connaissance de Auguste Renoir, Alfred Sisley et Frédéric Bazille. En leur compagnie, il peint en forêt de Fontainebleau et sur la côte normande. Quelques-unes de ses marines sont acceptées au Salon, mais rapidement ses tableaux, de plus en plus audacieux, se heurtent à la désapprobation du jury.

Pendant la guerre franco-prussienne, Monet se réfugie à Londres. Il y retrouve Camille Pissarro, et découvre dans les musées londoniens le travail de Joseph Mallord William Turner. De retour en France, il s’établit à Argenteuil, dont il peint les nouveaux ponts métalliques et le bassin parcouru par les voiliers de plaisance. Face aux refus répétés du Salon, Monet et ses amis décident d’organiser leur propre exposition, en 1874. Le titre d’un tableau présenté par Monet, Impression, soleil levant, inspire alors au journaliste Louis Leroy un nom qui restera attaché au groupe : les impressionnistes.

Giverny, les séries, le jardin

Les difficultés financières poussent Monet à chercher un cadre de vie plus abordable à Vétheuil, en 1878, puis à Giverny, en 1883. Sa première épouse, Camille, est décédée à Vétheuil, en 1879. Monet s’installe à Giverny avec sa nouvelle compagne, Alice Hoschedé, qui s’occupe de ses deux fils, Jean et Michel, et des six enfants issus de son mariage avec le collectionneur Ernest Hoschedé.

Les années héroïques de l’impressionnisme appartiennent au passé. Les membres du noyau initial se sont dispersés vers 1880. Chacun cherche sa nouvelle voie artistique. Parmi eux, Monet est l’un des plus célèbres, déjà. Il est en train de devenir la figure phare de l’avant-garde picturale française.

Dans les années 1890, il élabore ses premières séries où les couleurs des meules des champs de Giverny, des peupliers des bords de l’Epte puis de la façade de la cathédrale de Rouen se métamorphosent d’un tableau à l’autre, au fil des jours et des heures. Il voyage dans le Midi de la France, en Bretagne, en Hollande, dans la vallée de la Creuse, en Norvège, à Londres et à Venise. 

Son succès financier grandissant lui permet d’acheter la propriété de Giverny en 1890, de remodeler son jardin et de l’agrandir. Les plates-bandes remplies de fleurs et surtout le jardin d’eau, avec ses nymphéas et son pont japonais, deviennent le sujet de centaines d’œuvres dont la touche toujours plus libre et la dissolution des formes dans la lumière inspireront les artistes du XXe siècle.