2023

Nouvelles œuvres en 2023

Mary Colman Wheeler, Thé au jardin, 1910

Mary Colman Wheeler à Giverny

Mary Colman Wheeler est née dans le milieu progressiste et abolitionniste de Concord (Massachussetts), lieu de résidence des philosophes Henry David Thoreau et Ralph Waldo Emerson, ainsi que de l’écrivain Nathaniel Hawthorne. À partir de 1866, elle enseigne les mathématiques et le latin au lycée de Concord, puis à Providence (Rhode Island). En 1870, elle part étudier la peinture en Allemagne, en Italie et en France. De retour à Providence, elle fonde en 1882 une école d’art destinée aux jeunes femmes. Dès 1887, elle emmène ses étudiantes en France pour des cours de peinture estivaux. Entre 1907 et 1912, elle loue le Hameau, à Giverny et joue un rôle important dans la colonie artistique du village, fréquentant Claude Monet et la famille Butler. Cette toile inspirée par les jardins de Giverny a été généreusement offerte au musée par les descendants de l’artiste en 2023.

  • Mary Colman Wheeler (1846-1920)
  • Thé au jardin, 1910.
  • Huile sur toile, 84 x 74 cm
    Don des enfants de Richard Warren Wheeler et Betty Ann Owens Wheeler, grâce à Robert Martin et à la Wheeler School, Providence, Rhode Island, États-Unis, en 2023

Auguste Renoir (Pierre-Auguste Renoir, dit), Sur la plage à Berneval, vers 1892

Renoir à Guernesey

Cette délicate estampe reprend les personnages figurant au premier plan, ainsi que la présence d’un groupe debout dans l’eau au second plan, de deux œuvres de Renoir intitulées Baigneuses à Guernesey (conservées en collections particulières). Si ces deux toiles sont souvent datées de 1883, l’historien de l’art John House a souligné que ces compositions étaient probablement un souvenir de Guernesey datant du début des années 1890, plutôt qu’un motif capturé pendant le séjour de 1883, ou peint peu de temps après.

  • Auguste Renoir (Pierre-Auguste Renoir, dit) (1841-1919)
  • Sur la plage à Berneval, vers 1892.
  • Eau forte et pointe sèche, 24,7 x 15,5 cm
    Achat en 2023

L’estampe

Les rochers évoquant la baie du Moulin Huet, visibles à l’arrière-plan des toiles, ne figurent pas sur l’estampe. Qu’elle représente la côte de Guernesey ou bien Berneval, plage normande découverte par Renoir à l’occasion des visites rendues à son ami Paul Bérard, l’œuvre témoigne de l’attrait durable de l’artiste pour les motifs de bord de mer.

Pierre Bonnard, Les Barques sur la Seine à Vernon, vers 1920

Pierre Bonnard à Vernonnet

En 1912, Pierre Bonnard achète une maison à Vernonnet, baptisée La Roulotte. Ce choix lui permet de voir régulièrement Claude Monet, tout en restant à l’écart de l’agitation créée par la colonie des peintres de Giverny. Bonnard s’est placé au cœur de la dense végétation de son jardin pour peindre La Seine à Vernon, peinture entrée dans la collection du musée en 2019. Il s’est également placé tout près de la berge du fleuve pour capturer en quelques traits le mouvement des barques sur la Seine, qui constitueront un motif récurrent de ses œuvres peintes. Ce dessin témoigne de la production de Bonnard à quelques kilomètres de Giverny, a été acquis par le musée des impressionnismes en 2023, avec l’aide généreuse des Amis du musée.

  • Pierre Bonnard (1867-1947)
  • Les Barques sur la Seine à Vernon, vers 1920.
  • Graphite sur papier, 32,5 x 24,5 cm
    Acquis avec l’aide des Amis du musée en 2023

Eugène Boudin, La Poissonnerie de Trouville, 1875

Eugène Boudin et la Normandie balnéaire

Inlassable observateur de la vie de plage de la fin du XIXe siècle, Eugène Boudin représente la peinture de plein air. Il participe à la première exposition des œuvres impressionnistes en 1874 chez Félix Nadar. Proche de Johan Barthold Jongkind et de Claude Monet, à qui il préconise d’étudier sur le motif, Boudin traduit dans ses œuvres l’animation qui agite les petits ports de la côte. Cette œuvre, dans laquelle l’artiste s’attache à noter l’animation du marché aux poissons de Trouville, a été généreusement donnée au musée des impressionnismes Giverny par Christophe et Teresa Karvelis Senn.

  • Eugène Boudin
  • La Poissonnerie de Trouville, 1875.
  • Huile sur bois , 24 x 36 cm
    Don de Christophe et Teresa Karvelis Senn en 2023

2022

Nouvelles œuvres en 2022

Ange Leccia, Laure, 1998

Une vision de l’adolescence

Tissant des liens insoupçonnés avec l’impressionnisme, Ange Leccia offre une vision très personnelle de l’adolescence. Le cinéaste dessine le portrait d’une jeunesse en proie aux doutes, à la recherche d’un bonheur encore fuyant. Les jeunes modèles qu’il filme sont des membres de son entourage, amies de sa fille souvent, comme Laure dont il suivit pendant de nombreuses années l’évolution. Ici, le visage de la jeune fille est filmé à travers la vitre d’un ferry. Sur ses traits se reflètent les vagues de la mer, conférant un charme intemporel à ce moment suspendu.

  • Ange Leccia (né en 1952)
  • Laure, 1998.
  • Vidéo, 36 min 02 s
    Don de l’artiste en 2022

Ange Leccia, Au film du temps, 2022

Une création originale pour le musée

À l’occasion de l’exposition « Au film du temps » (14 octobre 2022 – 8 janvier 2023), Ange Leccia a créé pour le musée des impressionnismes Giverny une œuvre parcourant sa carrière à travers cinq vidéos réalisées entre 1996 et 2020, et complétées d’une nouvelle création. Née pendant le confinement de 2020, O Superman juxtapose des scènes d’amour et de guerre. Viennent s’y ajouter les œuvres Charlotte (1996), Laure (2002) et Drapeau (2005), toutes trois consacrées au thème de l’adolescence. Dans Chênes verts (1998), l’artiste filme l’entremêlement des feuilles balayées par le vent, et s’attache à traduire la force et la vitalité de la nature.

  • Ange Leccia (né en 1952)
  • Au film du temps, 2022.
  • Vidéo, 27 min 30 s
    Achat à l’artiste en 2022

Au film du temps

La séquence inédite Au film du temps reprend cet arrière-plan constitué de chênes et y superpose des silhouettes féminines. Ces visages de jeunes femmes fusionnent avec les formes de la nature en mouvement, ou avec les couleurs lumineuses d’éléments en combustion. Amour et guerre, sommeil et mort, énigme des visages et de la nature, cette séquence en cinq temps invite le spectateur à une méditation à la fois inquiète et fascinée, portée par le rythme des images et de la musique.

Camille Pissarro, Jeune homme écrivant (Portrait de Rodo) et Paul-Émile Pissarro, vers 1895 (tirage 1923)

Camille Pissarro, une figure paternelle

Parmi les impressionnistes, les Pissarro sont probablement ceux qui illustrent le mieux ce que l’aîné, Lucien (1863-1944), appelle : « la légende de la famille artiste ». Camille Pissarro, figure paternelle et pédagogue, encourage très tôt ses enfants à développer leurs talents. Le domicile familial devient alors un lieu de bouillonnement artistique. Petits et grands y pratiquent quotidiennement le dessin, l’aquarelle, la gravure…

  • Camille Pissarro (1830-1903)
  • Jeune homme écrivant (Portrait de Rodo) et Paul-Émile Pissarro, vers 1895 (tirage 1923).
  • Zincographie sur Chine appliqué, 35,8 x 27 cm (23 x 13 cm hors marge)
    Achat en 2022

La zincographie

Ludovic-Rodo (1878-1952), souvent représenté par son père dans une posture studieuse qui devait lui être familière, publia en 1939 le premier catalogue raisonné des œuvres de Camille Pissarro. Benjamin de la fratrie, Paul-Émile (1884-1972) fut, comme ses ainés, encouragé par son père à manier crayons et pinceaux dès son plus jeune âge. Après avoir exercé quelques autres métiers, il devint finalement artiste comme ses frères.

Ce tirage est l’une des 18 épreuves de l’édition posthume publiée en 1923. La plaque de zinc, dont l’état unique fut gravé vers 1895, fut détruite après cette édition.

Attribué à Maximilien Luce, Femme et enfant dans un jardin, vers 1893

Une huile néo-impressionniste

Cette petite huile néo-impressionniste n’est ni signée, ni datée. Une comparaison avec les œuvres connues de Maximilien Luce permet toutefois d’en proposer l’attribution à cet artiste. Les silhouettes de la femme et de l’enfant sont en effet identiques, bien qu’en miroir, à celles des personnages d’une autre huile sur carton de Luce, intitulée Poissy, Madame Dillon (1893, collection particulière). Grâce à ce rapprochement, on peut aussi émettre l’hypothèse que les modèle serait l’épouse d’Henri Patrice Dillon (1850-1909), peintre et lithographe dont Luce a également fait le portrait.

  • Attribué à Maximilien Luce (1858-1941)
  • Femme et enfant dans un jardin, vers 1893.
  • Huile sur carton, 20 x 13 cm
    Achat en 2022

Isabelle Chatelin, À chaque jour sa lumière. 348 vues du phare de Saint-Valery-en-Caux, avril 2019 – avril 2020

Isabelle Chatelin, sur la côte normande

Pendant un an, entre avril 2019 et avril 2020, l’artiste Isabelle Chatelin a peint la pointe de Saint-Valery-en-Caux, sur la côte normande. Avec ses pastels à l’huile, elle a capté, chaque jour, les mouvements de l’eau et des nuages, les teintes des falaises, les effets de l’orage ou l’éblouissement du soleil. C’est un cycle complet qui nous est donné à voir, dans une série de petits formats qui immortalisent les changements climatiques et les variations des couleurs, caractéristiques de la côte d’Albâtre.

  • Isabelle Chatelin (née en 1973)
  • À chaque jour sa lumière. 348 vues du phare de Saint-Valery-en-Caux, avril 2019 – avril 2020.
  • 348 pastels à l’huile sur papier kraft marouflés sur medium, 21 x 14 cm (chaque pastel)
    Achat à l’artiste en 2022

Inspirations d’Eugène Boudin

À Giverny, le mode de la série fait irrésistiblement penser au travail d’Eugène Boudin sur les ciels normands, ainsi qu’à l’œuvre de Claude Monet, qui exécuta, dans les années 1890, différentes Séries consacrées à la représentation des meules de foin, des peupliers, de la cathédrale de Rouen ou encore des matinées sur la Seine.

Eugène Boudin, La Plage de Bénerville, coucher de soleil, dit aussi Les Vaches noires, 1894

Eugène Boudin, peintre des marines

Peintre de marines et des ciels, Eugène Boudin incarne à lui tout seul un site : la Normandie balnéaire, dont il s’attache à noter les déclinaisons de la lumière et des couleurs selon les saisons.

été de la collection Eugène Boudin (1824-1898)
  • Eugène Boudin (1824-1898)
  • La Plage de Bénerville, coucher de soleil, dit aussi Les Vaches noires, 1894, Pastel sur papier, 26 x 40 cm.
  • Giverny, musée des impressionnismes, acquis grâce à la générosité du Cercle des Mécènes du musée des impressionnismes Giverny

La Plage de Bénerville

Dans ce pastel, il a représenté la plage de Bénerville-sur-Mer, entre Deauville et Houlgate. L’artiste a accordé une place importante à l’étude du ciel et des nuages, ainsi qu’à la représentation des masses rocheuses dans lesquelles se devinent, au loin, les imposantes falaises des Vaches Noires. Peintre de plein air, Boudin choisit, avant les impressionnistes, la technique du pastel, matériau souple qui lui permet de fixer rapidement le spectacle mouvant des ciels nuageux. Ses paysages au pastel vont exercer une grande influence sur les artistes de la fin du siècle, et notamment sur Claude Monet, qu’il encouragera à peindre sur le motif. Cette œuvre, dernièrement entrée dans les collections du musée, vient ainsi rappeler et souligner l’importance des liens entre le « peintre des ciels » et le maître de l’impressionnisme.

Eugène Boudin, Soleil couchant sur l’estuaire de la Seine vers Honfleur, s.d.

Eugène Boudin et Charles Baudelaire

Le poète Charles Baudelaire est le premier à évoquer, dans sa critique du Salon de 1859, l’existence de « plusieurs centaines d’études au pastel improvisées en face de la mer et du ciel », conservées dans l’atelier d’Eugène Boudin. À cette occasion, il est également le premier à faire l’éloge de ces études capturées sur le motif, et à les décrire comme de « prodigieuses magies de l’air et de l’eau ».

Eugène Boudin (1824-1898) Soleil couchant sur l'estuaire de la Seine vers Honfleur, s.d. Pastel sur papier, 14,5 x 21,8 cm Giverny, musée des impressionnismes, acquis grâce à la générosité de David Ummels, Guernesey, MDIG 2022.7.1 © Giverny, musée des impressionnismes / photo : Jean-Charles Louiset
  • Eugène Boudin (1824-1898)
  • Soleil couchant sur l’estuaire de la Seine vers Honfleur, s.d..
  • Pastel sur papier, 14,5 x 21,8 cm
    Giverny, musée des impressionnismes, acquis grâce à la générosité de David Ummels, Guernesey, MDIG 2022.7.1

Soleil couchant

Ce petit pastel constitue l’une des dernières acquisitions du musée des impressionnismes Giverny. Il témoigne de la sensibilité de Boudin dans la représentation des ciels, tout en évoquant plusieurs des thèmes chers aux peintres impressionnistes : la Normandie, la Seine, les couleurs changeantes du soleil et leurs reflets sur la surface de l’eau.

Theodore Earl Butler, La Ferme de la Dîme à Giverny, vers 1907

Un artiste américain à Giverny

John Leslie Breck et Theodore Earl Butler font partie des premiers artistes américains à poser leur chevalet à Giverny. Tous deux sont attirés par la présence de Claude Monet, installé dans le village quelques années plus tôt. Breck et Butler auront la chance de faire partie du cercle intime du peintre impressionniste, et Butler épousera même Suzanne Hoschedé, la belle-fille du maître, en 1892.

Theodore Earl Butler (1861-1936) La Ferme de la Dîme à Giverny, vers 1897-1904 Huile sur toile, 50 x 73 cm Giverny, musée des impressionnismes, MDIG 2022.3.1 © Giverny, musée des impressionnismes / photo : Jean-Charles Louiset
  • Theodore Earl Butler (1861-1936)
  • La Ferme de la Dîme à Giverny, vers 1897-1904.
  • Huile sur toile, 50 x 73 cm

La ferme de la Dîme

Cette œuvre de l’artiste, représentant la ferme de la Dîme à Giverny, a été acquise par le musée en 2022. Par la vivacité de la touche et des couleurs, elle témoigne de l’influence de Monet sur Butler, dont le style se rapproche de l’esthétique créée par les impressionnistes.

Theodore Earl Butler, Les Quais à New York, le jour, vers 1915,et Les Quais à New York, le soir, 1915

Theodore Earl Butler à New York

C’est au cours de l’été 1888 que Theodore Earl Butler se rend pour la première fois à Giverny. Lorsqu’il retourne à New York en 1899, après dix années passées en Normandie, il découvre une ville qui s’est considérablement développée. Butler applique à la métropole la touche habile et diaphane qu’il utilisait pour peindre ses paysages givernois, et décline les couleurs de la silhouette massive et angulaire de la ville à différentes heures du jour. Léguées au musée des impressionnismes Giverny en 2022, ces deux toiles rappellent ainsi le principe de la Série, inauguré par Claude Monet dans les années 1890.

Theodore Earl Butler (1861-1936) Les Quais à New York, le jour, s.d. Huile sur toile, 81,5 x 81,5 cm Giverny, musée des impressionnismes, legs de Françoise Lemaire, 2022, MDIG 2022.2.1 © Giverny, musée des impressionnismes / photo : Jean-Charles Louiset
  • Theodore Earl Butler (1861-1936)
  • Les Quais à New York, le jour, s.d..
  • Huile sur toile, 81,5 x 81,5 cm
    Giverny, musée des impressionnismes, legs de Françoise Lemaire, 2022, MDIG 2022.2.1

Les Quais à New York

Butler applique à la métropole la touche habile et diaphane qu’il utilisait pour peindre ses paysages givernois, et décline les couleurs de la silhouette massive et angulaire de la ville à différentes heures du jour. Léguées au musée des impressionnismes Giverny en 2022, ces deux toiles rappellent ainsi le principe de la Série, inauguré par Claude Monet dans les années 1890.

Theodore Earl Butler (1861-1936) Les Quais à New York, le soir, 1905 Huile sur toile, 81,5 x 81,5 cm Giverny, musée des impressionnismes, legs de Françoise Lemaire, 2022, MDIG 2022.2.2 © Giverny, musée des impressionnismes / photo : Jean-Charles Louiset
  • Theodore Earl Butler (1861-1936)
  • Les Quais à New York, le soir, 1905.
  • Huile sur toile, 81,5 x 81,5 cm

Maurice Boutet de Monvel, Mademoiselle Rose Worms, vers 1900

Maurice Boutet de Monvel

Formé à l’École des beaux-arts, Maurice Boutet de Monvel présente ses œuvres au Salon, mais les quelques récompenses qu’il y obtient ne lui permettent pas de faire vivre sa famille. Il se tourne alors vers l’illustration destinée à la jeunesse, où ses aquarelles rencontrent rapidement un grand succès.

Maurice Boutet de Monvel (1850-1913) Mademoiselle Rose Worms, vers 1900 Huile sur toile, 71,5 x 41,5 cm Giverny, musée des impressionnismes, acquis avec l'aide de la Société des amis du musée en 2022, MDIG 2022.1.1 © Giverny, musée des impressionnismes / photo : Jean-Charles Louiset
  • Maurice Boutet de Monvel (1850-1913)
  • Mademoiselle Rose Worms, vers 1900.
  • Huile sur toile, 71,5 x 41,5 cm

Rose Worms

Rose Worms, le modèle de ce portrait, était la fille de deux sociétaires de la Comédie-Française. L’artiste a représenté la fillette dans un écrin de fleurs d’hortensia, traitées d’une touche légère, proche de l’impressionnisme. L’une des acquisitions les plus récentes du musée, cette toile sera présentée au printemps 2023, à l’occasion d’une exposition consacrée aux « Enfants de l’impressionnisme ».

Terri Weifenbach, Giverny, une année au jardin, septembre-novembre 2021

Terri Weifenbach, photographe

La photographe américaine Terri Weifenbach est l’auteur de nombreux livres de photographies au plus proche de la nature, dans lesquelles la richesse des couleurs et des textures investit chaque image.

Terri Weifenbach (née en 1957) Giverny, une année au jardin, novembre 2021 Impression jet d’encre, 76 x 50 cm Giverny, musée des impressionnismes, MDIG 2022.4.3 © Terri Weifenbach © Giverny, musée des impressionnismes
  • Terri Weifenbach (née en 1957)
  • Giverny, une année au jardin, novembre 2021.
  • Impression jet d’encre, 76 x 50 cm
    Giverny, musée des impressionnismes, MDIG 2022.4.3

Un ouvrage en partenariat avec l’Atelier EXB

En juin 2021, à l’invitation du musée des impressionnismes Giverny, elle entreprend un travail d’une année consacré au jardin de l’institution. Une large sélection de photographies est reproduite dans un ouvrage publié cet été, en coédition avec l’Atelier EXB.

Terri Weifenbach (née en 1957) Giverny, une année au jardin, septembre 2021 Impression jet d’encre, 76 x 50 cm Giverny, musée des impressionnismes, MDIG 2022.4.1 © Terri Weifenbach © Giverny, musée des impressionnismes
  • Terri Weifenbach (née en 1957)
  • Giverny, une année au jardin, septembre 2021.
  • Giverny, musée des impressionnismes

Trois tirages

Les trois tirages présentés ici ont été acquis, à cette occasion, par le musée des impressionnismes Giverny. Rouge-gorge en piqué, papillons voletants au-dessus des fleurs violettes de la sauge de Sibérie, éclat automnal du carex doré : ces images font entrer dans la collection la vie secrète et la beauté changeante du jardin du musée.

Terri Weifenbach (née en 1957) Giverny, une année au jardin, septembre 2021 Impression jet d’encre, 50 x 76 cm Giverny, musée des impressionnismes, MDIG 2022.4.2 © Terri Weifenbach © Giverny, musée des impressionnismes
  • Terri Weifenbach (née en 1957)
  • Giverny, une année au jardin, septembre 2021.
  • Impression jet d’encre, 50 x 76 cm
    Giverny, musée des impressionnismes,
    MDIG 2022.4.2

2021

Nouvelles œuvres en 2021

2021 marque l’entrée de Claude Monet dans la collection, grâce au généreux dépôt du lycée Claude Monet, tandis que deux œuvres commandées à Eva Jospin viennent poursuivre le dialogue entre art et nature qui s’est instauré au cœur du jardin.

Jacques Monory (1924-2018), Technicolor no 1, Monet est mort, 1978

La figuration narrative

Même s’il n’a jamais souhaité être catalogué comme tel, Jacques Monory est l’un des principaux représentants de la figuration narrative – mouvement apparu en France au début des années 1960 –, et ses œuvres mêlent des éléments autobiographiques à des images de fiction. Souvenir des filtres placés devant les projecteurs lors des séances de cinéma avant-guerre, ses tableaux se caractérisent également par l’utilisation d’un bleu particulier, parfois associé à d’autres couleurs du spectre.

  • Jacques Monory (1924-2018)
  • Technicolor no 1. Monet est mort, 1977.
  • Huile sur toile, 150 x 150 cm
    Centre national des arts plastiques, dépôt au musée des impressionnismes Giverny, 2021, MDIG D 2021.2.1

L’oeuvre

L’œuvre Monet est mort est la première de la série Technicolor. Elle représente Monory en train de tirer à la carabine sur une valise, posée au centre d’un jardin qui évoque celui de Giverny. Il ne s’agit pourtant pas de la mort du maître impressionniste lui-même, mais plutôt de celle d’un idéal de peinture consacré à la nature, et d’un bonheur devenu impossible en ce XXe siècle marqué par la violence et les guerres. Faisant le lien entre les créations de Claude Monet et la peinture contemporaine, cette œuvre a été généreusement déposée par le CNAP (Centre national des arts plastiques) au musée des impressionnismes Giverny.

Pierre Bonnard (1867-1947), Petit solfège illustré, études pour les illustrations des chapitres III, page 10, et chapitre IV, page 12, 1893

Le Petit solfège illustré

En 1890, Andrée, sœur du peintre Pierre Bonnard, épouse le compositeur Claude Terrasse. Le Petit solfège illustré, rédigé par Terrasse et illustré par Bonnard, est destiné à enseigner la musique aux enfants, sur un mode simple et ludique. L’art décoratif de Bonnard y fait merveille.

Pierre Bonnard (1867-1947), Petit solfège illustré, études pour les illustrations des chapitres III, page 10, et chapitre IV, page 12, 1893 © Giverny, bibliothèque du musée des impressionnismes / Photo : © Jean-Charles Louiset
  • Pierre Bonnard (1867-1947)
  • Petit solfège illustré, études pour les illustrations des chapitres III, page 10, et chapitre IV, page 10, 1893.

Un ouvrage orné de lithographies

Il s’agit du premier ouvrage orné de lithographies de l’artiste : il multiplie les portraits-charges, les digressions, ajoute la légèreté de la musique et de la fête, et manifeste son humour dans la représentation des scènes musicales – chant ou bal. Bonnard y décline aussi son goût pour les animaux, le théâtre, l’enfance, dont il fit l’un de ses thèmes privilégiés. Le musée des impressionnismes Giverny conservait déjà en ses collections un exemplaire du Petit solfège illustré, et l’acquisition de ces deux dessins préparatoires vient ainsi compléter le fonds consacré à cette œuvre, et plus largement à la carrière de Pierre Bonnard.

Pierre Bonnard (1867-1947), Petit solfège illustré, études pour les illustrations des chapitres III, page 10, et chapitre IV, page 12, 1893 © Jean-Charles Louiset
  • Pierre Bonnard (1867-1947)
  • Petit solfège illustré, études pour les illustrations des chapitres III, page 12, 1893 .

Paul Paulin (1852-1937), Portrait de Camille Pissarro, 1904

Paul Paulin

Dentiste renommé à Paris, Paul Paulin développe, à partir des années 1880, une passion pour les arts et plus particulièrement pour la sculpture, technique à laquelle il s’adonne en exécutant des portraits en plâtre et en bronze à l’approche réaliste. Les plus célèbres sont ceux consacrés aux peintres impressionnistes, des bustes en ronde-bosse représentant, entre autres, Edgar Degas, Auguste Renoir, Claude Monet ou Camille Pissarro.

Paul Paulin (1852-1937), "Portrait de Camille Pissarro", 1904, Giverny, musée des impressionnismes, don de Lionel et Sandrine Pissarro, 2021, © Giverny, musée des impressionnismes
  • Paul Paulin (1852-1937)
  • Portrait de Camille Pissarro, 1904.
  • Plâtre patiné, 58 x 40 x 38 cm Giverny, musée des impressionnismes, don de Lionel et Sandrine Pissarro, 2021

Un « sculpteur impressionniste »

« Sculpteur impressionniste » comme il se désigne lui-même, l’artiste représente ici Pissarro, dans un portrait posthume réalisé un an après le décès du peintre. Cette œuvre, généreusement donnée au musée des impressionnismes Giverny, est actuellement présentée, aux côtés d’une sélection de tableaux de Pissarro, dans l’exposition Côté jardin. De Monet à Bonnard. Elle vient par ailleurs rejoindre le Buste de Claude Monet, également réalisé par Paulin, et déposé dans les collections du musée depuis 2012.

Eva Jospin (née en 1975), Edera et Bois des nymphes, 2021

Edera

Après des études à l’École nationale supérieure des beaux-arts, à Paris, Eva Jospin est lauréate du Prix de l’Académie des beaux-arts en 2015. En 2016, elle est pensionnaire à la Villa Médicis, à Rome. L’artiste travaille habituellement le carton, et conçoit des œuvres évoquant des forêts et des architectures, qui ont été exposées dans plusieurs lieux culturels en France. L’œuvre Edera marque symboliquement l’entrée du musée des impressionnismes Giverny. L’entremêlement de lierre (edera en italien), de lianes et de branches de bronze et de laiton, avec la glycine des jardins, crée une illusion entre la nature et l’œuvre. Discrète, la sculpture rend hommage à l’architecture du musée, qui s’inscrit de manière harmonieuse dans la colline de Giverny.

Eva Jospin (née en 1975) "Edera" (détail), 2021 Bronze et laiton Giverny, musée des impressionnismes, MDIG 2021.1 © Giverny, musée des impressionnismes / photo : Laurent Lachèvre
  • Eva Jospin (née en 1975)
  • Edera (détail), 2021.
  • Bronze et laiton
    Giverny, musée des impressionnismes, MDIG 2021.1

Bois des nymphes

Placée à l’une des extrémités du jardin, à côté de la prairie de coquelicots, l’œuvre Bois des nymphes fait quant à elle référence aux mythes et au langage classique de l’histoire de l’art. Les arbres en bronze évoquent ainsi les nymphées, ces sanctuaires dédiés aux nymphes et qui mêlent l’art et la nature. Issues d’une commande de la part du musée des impressionnismes Giverny, ces deux œuvres d’Eva Jospin dialoguent avec un arbre en bronze réalisé par Giuseppe Penone, et soulignent l’ouverture des collections à l’art contemporain, qui fait irruption dans les jardins de l’institution.

(c) Charles Floc'h - bois-des-nymphes
  • Eva JOSPIN (Née en 1975)
  • Bois des nymphes, 2021.
  • Bronze

Claude Monet (1840-1926), Nymphéas avec rameaux de saule, 1916-1919

Les nymphéas, une préoccupation artistique majeure

C’est en 1893 que Claude Monet commence à créer son « bassin aux nymphéas », sujet qui deviendra sa préoccupation artistique majeure à partir du déclenchement de la Première Guerre mondiale, et jusqu’à son décès en 1926. Dans cette vue datant de 1916-1919, l’artiste a choisi un point de vue très rapproché sur le bassin et les saules pleureurs.

Claude Monet, Nymphéas avec rameaux de saule
  • Claude Monet (1840-1926)
  • Nymphéas avec rameaux de saule, 1916-1919.
  • Huile sur toile, 160 x 180 cm. Paris, lycée Claude-Monet, don de Michel Monet, dépôt au musée des impressionnismes Giverny, 2021, MDIG D 2021.1.1

Nymphéas avec rameaux de saule

L’harmonie qui se dégage de cette impressionnante représentation du jardin d’eau confère une impression d’immensité et de perte de repères à la composition, en même temps qu’elle témoigne de l’audace avec laquelle l’artiste s’affranchit de la tradition occidentale du paysage. Cette toile est restée dans la famille du peintre, et a été donnée par son fils Michel au lycée Claude-Monet, à Paris, en 1954. Après l’avoir généreusement prêté à de multiples reprises, le lycée a officiellement déposé ce chef-d’œuvre au musée des impressionnismes Giverny, en mars 2021.

Blanche Hoschedé-Monet (1865-1947), Les Pins maritimes, 1928

Blanche Hoschedé et Claude Monet

Blanche Hoschedé entre dans la famille de Claude Monet vers 1880, au moment où sa mère, Alice, entame une vie commune avec le peintre. En 1897, elle épouse Jean Monet, fils aîné de l’artiste. Entre 1914, date du décès de son époux, et 1926, année de la mort de Monet, Blanche met en suspens une carrière de peintre commencée dès la fin des années 1880, et se consacre entièrement à son beau-père et à la maison de Giverny.

Blanche HOSCHEDÉ MONET (1865-1947) "Les Pins maritimes", 1928 Huile sur toile, 66 X 83 cm Paris, lycée Claude-Monet, don de Blanche Hoschedé Monet, dépôt au musée des impressionnismes Giverny, 2021 © Paris, lycée Claude-Monet / photo : Jean-Charles Louiset
  • Blanche HOSCHEDÉ MONET (1865-1947)
  • Les Pins maritimes, 1928.
  • Huile sur toile, 66 X 83 cm
    Paris, lycée Claude Monet, don de Blanche Hoschedé Monet, dépôt au musée des impressionnismes Giverny, 2021

Les Pins maritimes

Ce n’est qu’après 1926 qu’elle reprend les pinceaux. L’artiste entreprend à cette époque plusieurs voyages, en Normandie, en Vendée ou dans le Midi, peignant sur le motif les paysages qui la saisissent. Cette vue de pins sinueux en bord de mer, à la touche libre et à la palette claire, a été donnée par Blanche Hoschedé-Monet au lycée Claude-Monet, à Paris. Elle a récemment été déposée au musée des impressionnismes Giverny, où elle vient compléter un fonds qui compte déjà un carnet de croquis et deux autres toiles signées de sa main.

2020

Nouvelles œuvres en 2020

En 2020, l’art contemporain investit le jardin grâce à une œuvre de Giuseppe Penone. Eugène Boudin, James Tissot, Auguste Renoir, William S. Horton, Ker-Xavier Roussel et Édouard Vuillard font leur entrée dans la collection.

Ker-Xavier Roussel (1867-1944), Femme en rouge dans un paysage, 1898

Un album non fini

En 1898, le marchand Amboise Vollard commande à Ker-Xavier Roussel un album personnel de douze lithographies en couleurs, sobrement intitulé Paysages. Mais l’échec commercial de la publication des albums commandés à d’autres peintres nabis – Maurice Denis, Édouard Vuillard et Pierre Bonnard – en compromet l’achèvement, et seules sept planches sont imprimées.

Ker-Xavier Roussel (1867-1944), Femme en rouge dans un paysage,
  • Ker-Xavier Roussel (1867-1944)
  • Femme en rouge dans un paysage, 1898.
  • Estampe, Estampe originale
    Lithographie en cinq couleurs (tirée à 100 exemplaires)
    Issue de l’album Vollard, Paysages édité par Clot, 23,5 x 35 cm

Une estampe qui vient compléter la collection

La série reflète le goût du peintre pour la représentation de la nature. Traités comme des pastels, ces paysages présentent des scènes bucoliques et intemporelles, où nymphes et baigneuses font corps avec la végétation qui les entoure. Le musée des impressionnismes Giverny avait déjà acquis un ensemble d’estampes de Roussel, parmi lesquelles deux de l’album Paysages, tirées à 100 exemplaires. Femme en robe rouge dans un paysage vient ainsi enrichir cette collection.

Édouard Vuillard (1868-1940), La Naissance d’Annette, vers 1899

Edouard Vuillard, peintre et lithographe nabi

Édouard Vuillard représente dans cette lithographie la naissance de sa nièce Annette, premier enfant du couple formé par sa sœur Marie et par son meilleur ami, le peintre nabi Ker-Xavier Roussel. Initialement prévue pour un album d’estampes commandé par le marchand Amboise Vollard, l’œuvre finale a fait l’objet d’un tirage à une centaine d’exemplaires, et n’a pas été mise en vente.

Edouard VUILLARD, La Naissance d'Annette
  • Edouard VUILLARD
  • La Naissance d’Annette, vers 1899.
  • Estampe, Estampe originale
    Lithographie (2ème état)

Un exemplaire rare

La version acquise par le musée des impressionnismes Giverny correspond au 2e état de cette planche, tirée en six tons, et dont les exemplaires sont rares. Elle témoigne de la maîtrise de l’artiste dans la pratique de l’estampe. Laissés en réserve, les deux personnages centraux contrastent avec les motifs fleuris et colorés du papier peint, du paravent et du linge de lit. La tendresse de cette maternité prend ainsi place dans un intérieur étouffant et décoratif, dont Vuillard s’est fait une spécialité.

Alexandre Charpentier (1856-1909), Maximilien Luce au chevalet, 1891

Alexandre Charpentier, sculpteur et médailleur

Alexandre Charpentier se lie d’amitié avec les peintres néo-impressionnistes Paul Signac et Maximilien Luce, avec qui il expose au Salon des XX, à Bruxelles, en 1890. L’année suivante, il réalise ce portrait en bas-relief de Luce, vu de profil, sa palette de peintre à la main.

Alexandre CHARPENTIER, Maximilien Luce au chevalet
  • Alexandre CHARPENTIER
  • Maximilien Luce au chevalet, 1891.
  • Bronze patiné, 26 x 20 x 1,5 cm

Un sculpteur avec une main de peintre

Ce visage, également immortalisé dans des dessins de Signac et d’Henri-Edmond Cross, est parfaitement rendu par Charpentier, qui s’attache à en traduire les différentes textures, le modelé, ainsi que le mouvement précis de la main du peintre. Le musée des impressionnismes Giverny avait consacré à Luce une rétrospective en 2010, et conserve en ses collections neuf toiles de l’artiste. Grâce à la générosité du centre E. Leclerc Vernon, le musée a pu acquérir en 2020 ce bas-relief, qui vient compléter et enrichir ce fonds, tout en témoignant d’une ouverture de la collection sur l’art de la sculpture.

Auguste Renoir (1841-1919), Enfants jouant à la balle, 1900

Auguste Renoir, peintre et lithographe

Le motif principal de cette lithographie – deux jeunes filles se baissant pour attraper une balle – n’est pas nouveau pour Auguste Renoir, qui avait déjà consacré un tableau à ce thème en 1892. Cette estampe a été commandée à l’artiste par le marchand Amboise Vollard. L’épreuve d’essai, non signée, a été tirée en quelques exemplaires en noir et blanc.

  • Auguste RENOIR (Pierre-Auguste RENOIR, dit)
  • Enfants jouant à la balle, 1900.
  • Estampe, Estampe originale
    Lithographie
    Épreuve d’essai en noir et blanc sur papier vergé filigrané « MBM » 54 x 53 cm

Henri-Marie Petiet, dit le « Baron Petiet », marchand d’art reconnu

L’œuvre donnée au musée des impressionnismes Giverny provient du prestigieux fonds Henri-Marie Petiet, et compte parmi ce premier ensemble d’épreuves. La lithographie fut ensuite tirée en dix couleurs, à 200 exemplaires. Cette scène vivante et joyeuse témoigne du talent inné de Renoir dans l’art de l’estampe, et vient enrichir les collections du musée d’une œuvre du maître impressionniste. Elle a été présentée au sein de l’exposition Côté jardin. De Monet à Bonnard (2019), où elle illustrait l’intérêt des peintres de l’époque pour la représentation des jeux et de l’univers de l’enfance.

James Tissot (1836-1902), Sur l’herbe, 1880

James Tissot, un peintre graveur

Installé à Londres de 1871 à 1882, James Tissot pratique aussi bien la peinture que la gravure. Vers 1876, il fait la rencontre de Kathleen Newton, belle Irlandaise divorcée, qui deviendra sa compagne et sa muse, servant de modèle à nombre de ses œuvres. Pour elle, Tissot crée un monde clos et rassurant, inspiré du parc Monceau à Paris, dont il fait copier la colonnade. Kathleen est souvent représentée allongée, endormie, rêveuse ou jouant avec ses enfants, Violet et Cecil George, ou leurs cousins.

James TISSOT, Sur l'herbe
  • James TISSOT
  • Sur l’herbe, 1880.
  • Estampe, Estampe originale
    Eau-forte et pointe sèche, épreuve sur papier vergé ivoire (2ème état) 19,6 x 26,8 cm

Une attention au détail de la lumière

L’usage de la pointe sèche rehausse ici les effets de lumière pour donner l’image sensible d’une scène d’intimité familiale au jardin. Temps suspendu et moment de bonheur, cette gravure témoigne de la virtuosité technique de Tissot, qui renouvelle son style au contact de sa muse. Elle fut donnée au musée des impressionnismes Giverny en 2020, et fut présentée dans l’exposition Côté jardin. De Monet à Bonnard (2021).

William Samuel Horton (1865-1936), New York, La Ritz Tower, vers 1928, et deux carnets de croquis

Un peintre impressionniste américain

En 2020, deux toiles du peintre impressionniste américain William S. Horton ont été déposées au musée des impressionnismes Giverny, et deux carnets de croquis de l’artiste ont été généreusement donnés à l’institution. Au fil des pages, les dessins, encres et aquarelles témoignent des voyages du peintre, qui traverse l’Europe au début du XXe siècle après des années d’étude à l’académie Julian, à Paris.

William Samuel HORTON, New York, La Ritz Tower
  • William Samuel HORTON
  • New York, La Ritz Tower, vers 1928.
  • Huile sur toile 83,5 x 61,2 cm

Des liens entre la France et les Etats-Unis

De 1924 à 1930, Horton travaille régulièrement à New York et expose dans des galeries internationales. Les deux toiles représentant la Ritz Tower s’inscrivent dans une démarche impressionniste, et cherchent à capturer les variations de la couleur et de la lumière à différents moments de la journée. Cet ensemble d’œuvres vient enrichir le fonds du musée, et contribue à souligner les liens unissant la France et les États-Unis, autour de l’impressionnisme.

William Samuel HORTON, New York, La Ritz Tower
  • William Samuel HORTON, New York
  • William Samuel HORTON, New York, La Ritz Tower, vers 1928.
  • Huile sur toile, 86,5 x 61,4 cm

Dominique Denis (1909-1997), Portrait de Claude Monet, 16 novembre 1924

Dominique Denis, fils de Maurice Denis

Né en 1909, Dominique Denis est le fils du peintre nabi Maurice Denis. Le 16 novembre 1924, il accompagne son père à Giverny, à l’occasion d’une visite faite à Claude Monet. Maurice Denis travaille à cette époque à la décoration de la coupole de l’escalier Dutuit du Petit Palais, à Paris, dans laquelle il fera figurer Monet parmi les grands noms de l’impressionnisme.

Dominique DENIS, Portrait de Claude Monet
  • Dominique DENIS
  • Portrait de Claude Monet, 16 novembre 1924.
  • Graphite sur papier 20,2 x 12,2 cm (page de carnet de croquis)

Un croquis unique du maître de l’impressionnisme

Les visites faites au peintre lui permettent de réaliser des croquis dessinés, d’après nature, qui fixent le souvenir du portrait du grand maître, alors âgé de 84 ans. En 2012, Claire Denis, descendante de l’artiste, avait fait don au musée des impressionnismes Giverny de l’un de ces dessins de Maurice Denis, représentant Claude Monet. En 2020, un nouveau don généreux permet de faire découvrir le regard du fils sur ce même modèle : la vue de profil et le dessin agile divergent du portrait sérieux, au regard pénétrant, capturé par Maurice Denis à cette même occasion.

Eugène Boudin (Honfleur, 1824-Deauville, 1898)
Deauville, le bassin, 1884

Eugène Boudin, peintre de plein air

Peintre de marines et des « ciels », Eugène Boudin incarne à lui seul un site : la Normandie balnéaire, autour de Deauville et de Trouville. Inlassable observateur de la vie de plage de la fin du XIXe siècle, il représente la peinture de plein air. Proche de Claude Monet, à qui il préconisera d’étudier sur le motif, Boudin traduit dans ses œuvres l’animation qui agite les petits ports de la côte. Il s’attache à noter les variations atmosphériques, les déclinaisons de la lumière selon les saisons, mais aussi les sorties de voiliers en mer et la vie mondaine sur la plage où se donne rendez-vous l’élite qui vient se reposer et jouir des bains de mer.

Eugène Boudin, Deauville, le bassin
  • Eugène Boudin (1824-1898)
  • Deauville, le bassin, 1884.
  • Huile sur panneau, 46,5 x 38 cm. Giverny, musée des impressionnismes, acquis grâce à la générosité du Cercle des Mécènes du musée des impressionnismes Giverny, de la Caisse d’Épargne Normandie, et de Quadra Consultants, 2020, MDIG 2020.1.1

La représentation de Deauville

Cette œuvre, acquise par le musée des impressionnismes Giverny en 2020,appartient à une série que Boudin réalise dans les années 1880 autour des bassins de Deauville, de Fécamp, de Honfleur ou de Trouville. Le peintre joue ici sur le contraste entre le mât imposant du voilier au port et l’immensité du ciel. Extraordinaire, une trouée lumineuse à gauche éclaire toute la scène qui reprend vie à coups de rapides touches de pinceaux.

Jean Francis Auburtin (1866-1930)
Les Falaises de Dieppe, s.d.

Jean Francis Auburtin, un paysagiste influencé par Claude Monet

Le musée des impressionnismes Giverny a acquis en 2020 trois œuvres de Jean Francis Auburtin. Ces gouaches et pastels représentent des vues souvent peintes par l’artiste dans les années 1890. Partant sur les traces de Claude Monet, Auburtin s’est inspiré des sites majestueux de Varengeville et Dieppe pour en saisir l’intemporalité. Brillant décorateur, il fut aussi un paysagiste sensible à l’immensité. Ses paysages confrontent souvent la mer et les falaises, où la fragilité humaine n’en est que plus visible.

Jean Francis Auburtin, Les Falaises de Dieppe
  • Jean Francis Auburtin (1866-1930)
  • Les Falaises de Dieppe, s.d..
  • Gouache et pastel sur papier. 25 x 71,5 cm. Giverny, musée des impressionnismes, achat, 2020, MDIG 2020.4.3

Enrichissement de la collection du musée

Ces trois œuvres viennent compléter les deux autres peintures de l’artiste, généreusement données en 2019 au musée des impressionnismes Giverny par les descendants du peintre. Elles étoffent le fonds du musée, développent un cabinet d’arts graphiques et renforcent l’ensemble des œuvres d’Auburtin, auquel le musée a consacré une exposition, « Monet – Auburtin. Une rencontre artistique », en 2019.

Ker-Xavier Roussel
(Lorry-lès-Metz, 1867-L’Étang-la-Ville, 1944)
Satyre debout et nymphe étendue au bord d’une rivière (détail), vers 1914 ?

Un ensemble de 10 lithographies acquis aux enchères

Durant l’été 2020, le musée des impressionnismes Giverny a acquis aux enchères un ensemble significatif d’estampes de Ker-Xavier Roussel. Ce groupe permet de représenter les différentes étapes de la carrière de ce peintre, graveur, décorateur et illustrateur, beau-frère- d’Édouard Vuillard. Depuis sa période « nabi » jusqu’à sa maturité, ces gravures témoignent du goût de Roussel pour les sujets mythologiques et les jardins.

Ker-Xavier Roussel, Satyre debout et nymphe étendue au bord d’une rivière
  • Ker-Xavier Roussel (1867-1944)
  • Satyre debout et nymphe étendue au bord d’une rivière (détail), vers 1914 ?.
  • Eau-forte tirée en sanguine sur vergé, 14,5 x 18,5 cm. Giverny, musée des impressionnismes Giverny, achat, 2020, MDIG 2020.5.10

Une exposition consacrée à Ker-Xavier Roussel

Issues pour les plus spectaculaires d’entre elles des Éditions Ambroise Vollard (1898), elles rappellent l’influence de Maurice Denis, Édouard Vuillard et Pierre Bonnard sur Roussel. Son art délicat fut célébré au musée des impressionnismes Giverny par une exposition majeure, « Ker-Xavier Roussel. Jardin privé, jardin rêvé » (2019). Certaines de ces lithographies ont été présentées dans les galeries du musée, à l’occasion de l’exposition « Côté jardin. De Monet à Bonnard » (2021).

Giuseppe Penone (né en 1947, Garessio, Italie)
Fils d’eau (détail), 1998

Un dialogue entre l’art contemporain et le jardin du musée

Grâce au dépôt généreux de la collection Claudine et Jean-Marc Salomon, une œuvre importante de Giuseppe Penone vient enrichir la collection du musée des impressionnismes Giverny. Placée à l’entrée de l’établissement, en face d’un poirier centenaire, Fils d’eau permet d’évoquer un nouveau dialogue entre l’art contemporain et le jardin du musée par une représentation majeure de cet artiste italien, qui questionne le rapport de l’homme avec son environnement. Il sculpte la matière vivante, notamment les troncs d’arbres, et les associe à des moulages de bronze où l’art se confond avec la vie. 

Giuseppe Penone, Fils d’eau
  • Giuseppe Penone (né en 1947)
  • Fils d’eau (détail), 1998.
  • Bronze, 410 x 320 x 350 cm. Collection Claudine et Jean-Marc Salomon, France, en dépôt au musée des impressionnismes Giverny, 2020, MDIG D 2020.3.1

Un art associant matière vivante et bronze

Fils d’eau se lit ainsi comme une allégorie du cycle de la nature, notamment par le goutte à goutte de l’eau qui s’écoule de la branche, et tisse un lien avec un chêne vivant qui vient s’enrouler sur l’écorce creuse du bronze. Avec cette sculpture majestueuse, le musée poursuit son invitation à des artistes contemporains et interroge le public sur le processus créateur.