Décorateur de bâtiments publics, Jean Francis Auburtin développa aussi une pratique du paysage pur qui le conduisit, sur les traces de Claude Monet, à peindre inlassablement le littoral français.

« Le peintre des naïades blondes et des mers d’azur »

Jean Francis Auburtin grandit à Paris, au sein d’un milieu bourgeois aisé. Il entre à l’École des beaux-arts en 1888 et suit l’enseignement de Jules Joseph Lefebvre et Benjamin-Constant. En 1992, à l’issue de ses études, il épouse Marthe Deloye, fille du général Félix Deloye. Les jeunes mariés effectuent un long voyage de noce en Italie, où Auburtin étudie les fresques de la Renaissance. 

À son retour, il entame une carrière de décorateur, qui le verra recevoir de nombreuses commandes pour les édifices publics de la IIIe République. Il peint le plafond de la salle à manger du recteur de la Sorbonne, ainsi que l’amphithéâtre de zoologie de la faculté. Son décor pour la salle des colonnes du Conseil d’État, achevé en 1924, est toujours en place aujourd’hui. 

Auburtin se fait une spécialité des marines décoratives où nymphes et naïades peuplent des paysages inspirés des rivages méditerranéens. Maurice Denis le surnomme « le peintre des naïades blondes et des mers d’azur ». La critique reconnait en lui un héritier de Pierre Puvis de Chavannes, le grand décorateur qui fut l’un des modèles de la génération symboliste.

De Porquerolles à Varengeville

Auburtin pratique aussi la peinture sur le motif. Au cours de ses nombreux voyages, il décrit inlassablement le littoral français, que ce soit à Porquerolles, à Belle-Île, où il séjourne à de nombreuses reprises, ou sur la côte normande : à Étretat, et à Varengeville, où il s’établit en 1907. Il excelle dans l’emploi conjugué de la gouache, de l’aquarelle et du fusain. 

Les sites qu’il choisit de peindre sont souvent similaires à ceux représentés dix ou quinze ans plus tôt par Claude Monet, dont Auburtin avait découvert le travail pendant ses études, probablement à l’occasion de l’exposition que la galerie Georges Petit consacra à Claude Monet et Auguste Rodin en 1889. En 2019, le musée des impressionnismes Giverny fait dialoguer les œuvres de Jean Francis Auburtin et de Claude Monet, dans l’exposition « Monet – Auburtin. Une rencontre artistique », et présente ainsi deux regards différents portés sur les mêmes paysages.