A propos
Pour la première fois en France depuis 1968, une rétrospective d’ampleur est consacrée à Ker-Xavier Roussel, un peintre à part, qui fait son entrée dans l’histoire de l’art parmi les Nabis et dont la modernité est à rebours du XXe siècle. Du 27 juillet au 11 novembre 2019, le musée des impressionnismes Giverny présente un parcours surprenant, composé en grande partie de toiles inédites.
Le catalogue d’exposition
Un début de carrière au sein du groupe des Nabis
Ami et beau-frère d’Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel est resté dans l’ombre des peintres du groupe des Nabis, qu’il rejoint après avoir rejeté sa formation académique. Durant cette période, il conserve une réserve face aux préceptes de Paul-Élie Ranson et de Paul Sérusier, autour duquel le groupe s’est formé. Ses œuvres nabies évoquent tout à la fois la peinture d’Édouard Vuillard, de Maurice Denis et de Pierre Puvis de Chavannes. Son expérience du synthétisme se distingue par une élégante rigueur dans ses compositions et une grande sobriété de tons. Rapidement, dès la fin des années 1890, il se détache du quotidien et sa peinture évolue vers un monde rêvé, peuplé de personnages issus de la mythologie grecque et romaine.
Une peinture mythologique, influencée par Friedrich Nietzsche et Ovide
Délaissant les petits formats qui caractérisent sa période nabie, Ker-Xavier Roussel compose alors de vastes narrations mythologiques, véritables célébrations des saisons, du mythe de l’abondance ou encore de la danse. L’influence de Friedrich Nietzsche, dont Roussel lit les premières traductions françaises en 1892, se fait sentir dans toutes ses œuvres : l’exubérance propre aux idées du philosophe imprègne les cortèges de Bacchus, les groupes de nymphes et de satyres qui traversent les paysages rêvés du peintre. Au cœur de la sérénité des paysages arcadiens, un érotisme puissant se dégage des scènes peintes par Ker-Xavier Roussel, qui évoque Ovide. Des fables du poète latin, le peintre a en effet conservé le subtil mélange d’atmosphère champêtre et de désir sexuel, qui donne ainsi un double sens à ses œuvres.
Mélancolie, violence et désespoir
L’exposition du musée des impressionnismes Giverny présente, au milieu du parcours, un cabinet d’art graphique qui ne manquera pas d’interpeller le visiteur, tant il tranche avec la gaieté, la vitalité et l’univers coloré du reste de la production de l’artiste. Là, tout n’est que drames et légendes noires, révélatrices des épisodes dépressifs dont souffre l’artiste. Cette sélection d’encres sur papier et de pastels témoignent de toute la virtuosité graphique de Ker-Xavier Roussel.
Des décors grandeur nature
La dernière partie de l’exposition célèbre le talent de décorateur de Ker-Xavier Roussel, en faisant découvrir aux visiteurs des très grands formats, dont les scènes révèlent un aspect très particulier de l’œuvre de l’artiste : la représentation de scènes mythologiques au milieu de paysages du quotidien. Ainsi, la campagne des Yvelines, aux environs de Marly, lui sert de décor. Comme Claude Monet dépeint son jardin de Giverny dans ses célèbres représentations de nymphéas et de ponts japonais, Ker-Xavier Roussel campe ses personnages dans son jardin de l’Étang-la-Ville.
L’exposition du musée des impressionnismes Giverny présente ainsi une centaine d’œuvres de Ker-Xavier Roussel, rendant hommage à la fois à ses expérimentations nabies, à ses représentations mythologiques, à sa puissance décorative et à sa délicatesse graphique.
Commissariat : Mathias Chivot, historien de l’art et auteur du catalogue raisonné de Ker-Xavier Roussel.
L’exposition « Ker-Xavier Roussel. Jardin privé, jardin rêvé » est organisée par le musée des impressionnismes Giverny avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay.
En images
Zoom sur les œuvres
En résonance
De l’impressionnisme à l’art contemporain
En regard de l’exposition, le musée présente une œuvre du Fonds régional d’art contemporain (Frac) Normandie Rouen et propose ainsi de favoriser les passerelles entre l’impressionnisme et les pratiques contemporaines.
La photographie Green Lake d’Elina Brotherus entre plus particulièrement en résonance avec la période nabie de Ker-Xavier Roussel. En effet, ses compositions structurées qui inscrivent des corps féminins dans le paysage et l’importance accordée aux modèles vus de dos, dialoguent parfaitement avec la composition de l’œuvre d’Elina Brotherus. Par ailleurs, la façon de traduire l’espace et la simplification formelle chez Roussel se retrouvent étonnamment dans l’image photographique d’Elina Brotherus où le regard se perd du plus proche au lointain ; les différents plans se confondent jusqu’à la perte de nos repères, accentuée ici par le jeu de reflets dans l’eau.
Ressources
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Le musée remercie vivement les mécènes et partenaires de cette exposition.
Découvrez l’impressionnisme
Le musée vous propose de découvrir les multiples facettes de l’impressionnisme.
Exposition à venir
La Collection Nahmad. De Monet à Picasso
du 28 mars au 29 juin 2025
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