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  4. Maximilien Luce, néo-impressionniste. Rétrospective

A propos

Dans le cadre du festival Normandie Impressionniste, le musée des impressionnismes Giverny présente une exposition monographique du 28 juillet au 31 octobre 2010, consacrée à l’œuvre de Maximilien Luce (Paris, 1858 – Paris, 1941). Cette manifestation compte près de cinquante peintures, une vingtaine de dessins ainsi que de nombreux documents historiques. La période néo-impressionniste, la plus célèbre, est privilégiée mais, pour la première fois, c’est l’ensemble du travail de l’artiste qui est présenté. Des paysages de jeunesse jusqu’aux bords de Seine peints à Rolleboise — non loin de Giverny — sans oublier les portraits et les grands tableaux d’histoire où il excelle.

Luce, peintre néo-impressionniste

Les premiers tableaux connus de Maximilien Luce datent de 1876. Il choisit d’évoquer la vie quotidienne de son entourage et les paysages qui lui étaient familiers. En 1887, il exposait pour la première fois au Salon des Artistes Indépendants. C’est ainsi qu’il fit la rencontre décisive de Georges Seurat, de Camille Pissarro et de Paul Signac qui lui acheta un tableau, La Toilette.

Luce pratiqua dès lors la nouvelle technique de la division des tons. Mais, loin d’adopter le regard détaché de Seurat, il décrivit le monde contemporain avec passion. Il trouva dans les lois du contraste des tons une façon de donner plus d’impact à la couleur, ce qui convenait à son tempérament. Quant à la discipline qu’exigeait la pratique de la touche divisée, elle favorisa l’expression d’un raffinement chromatique inattendu du monde ouvrier. Certains de ses paysages peints à Paris, à Saint-Tropez, en Bretagne, en Normandie ou à Londres relèvent d’un art remarquablement synthétique. Luce fit toujours preuve d’une prédilection pour les nocturnes, les crépuscules, et apprécia les effets du fog londonien.

Il fut également un grand portraitiste, réservant ses talents à ses amis. Le très sensible profil du jeune Signac, penché sur l’œuvre en cours ; la raideur délibérée du critique Félix Fénéon ; l’attention amicale d’Henri-Edmond Cross entouré de ses toiles et de ses pinceaux.

Les lumières du Pays noir

En 1895, à l’occasion d’un séjour à Bruxelles Luce se rendit à Charleroi et découvrit le Borinage, alors en pleine expansion industrielle. Fasciné par cet univers, il y retourna l’année suivante et séjourna encore dans la vallée de la Sambre notamment en 1897 et en 1899. Au cours de ses séjours répétés, il peignit sur le motif les études qui lui permirent de réaliser une de ses séries les plus originales. Luce a porté un regard très personnel sur le Pays noir où le travail ne s’arrêtait ni la nuit ni le jour. Pas de coup de grisou ni de jour de grève dans ces toiles où les silhouettes sombres des hommes reflètent la beauté de l’effort humain. C’est curieusement au Pays noir, au cœur des aciéries, que le coloriste éprouva le plus vivement la force du contraste de l’ombre et de la lumière. 

Le temps des constructeurs

Au tournant du siècle, la construction du métropolitain bouleversa radicalement le paysage parisien. La première ligne de métro, Neuilly– Vincennes, fut inaugurée en juillet 1900 : ce n’était que le début d’une entreprise qui, pour de longues années, allait donner à Paris l’allure d’un vaste chantier. Séduit par le spectacle de « la ville qui monte », Luce observa de près ces événements. Il aimait la géométrie des échafaudages, et il décrivit les travaux en cours sans nostalgie, privilégiant les scènes de plein air et les couleurs franches, selon une approche de type impressionniste. Conscient d’assister à la naissance d’une ère nouvelle, Luce qui souhaitait l’instauration d’un équilibre social plus juste entreprit des œuvres de grand format, comme Les Batteurs de pieux et Les Terrassiers. La figure héroïsée de l’ouvrier entrait dans la peinture d’histoire.

Un regard neuf sur la peinture d’histoire

Très jeune, Luce assista à la répression féroce des Versaillais contre la Commune. En 1903, plus de trente ans après les événements, il entreprit un tableau évoquant ces journées sanglantes, Une rue de Paris en mai 1871. Ce tableau fut le point de départ d’une série d’oeuvres de grand format consacrée aux épisodes de la Commune. La Première Guerre mondiale éclata et Luce choisit de peindre l’histoire contemporaine, vue du côté des soldats et des sans-grade. Il pouvait observer le départ des combattants ainsi que le retour des permissionnaires et des blessés dans les gares parisiennes. Le coloriste vit les uniformes des poilus passer du bleu au kaki, nota aussi la résignation des familles, et les attitudes des soldats épuisés. Affalés à l’ombre du portique de la gare, ils étaient réunis en groupes sombres et compacts, indifférents à la lumière triomphale qui baignait le Paris d’Haussmann.

En 1920 l’artiste trouva l’apaisement à Rolleboise, dans les Yvelines, où il acquit une maison et pratiqua un art plus serein. Il renoua alors avec les thèmes du premier impressionnisme : la nature des bords de Seine et les baigneurs.

Luce, dessinateur et illustrateur

Luce fut un grand dessinateur. À ces notes prises sur le motif, il faut ajouter les portraits plus achevés, évoqués par une série consacrée aux amis néo-impressionnistes. Il y a aussi de rares dessins à la Seurat, tout en ombre et lumière, et ceux qui témoignent de son intérêt pour l’œuvre de Constantin Meunier. Luce illustre les revues anarchistes et libertaires (L’Incendiaire) et met souvent en scène le « gniaff », le cordonnier, qui fustige la société bourgeoise, ou se moque des « proprios ».

Commissariat : Marina Ferretti

Cette exposition a bénéficié de prêts exceptionnels du musée d’Orsay et du soutien de la ville de Mantes-la-Jolie.

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Exposition dans le cadre du festival Normandie Impressionniste.

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En images

Zoom sur les œuvres

Maximilien Luce, L'Île à bois, Kermouster, Lézardrieux

  • Maximilien Luce (1858-1941)
  • L’Île à bois, Kermouster, Lézardrieux, 1914.
  • Huile sur toile, 97 x 130,5 cm. Giverny, musée des impressionnismes, don de Dominique Ledebt, 2011, MDIG 2011.1.2

Maximilien Luce, Vue de Londres (Canon street)

  • Maximilien Luce
  • Vue de Londres (Canon street), 1893.
  • Huile sur toile, 65 x 81 cm. Collection particulière

Maximilien Luce, Constructions-quai de Passy

  • Maximilien Luce
  • Constructions-quai de Passy, 1907.
  • Huile sur toile, 100 x 81 cm. Musée de l’Hôtel-Dieu, Mantes-la-Jolie, 98.04.16

Maximilien Luce, Quai à Camaret, Finistère

  • Maximilien Luce
  • Quai à Camaret, Finistère, 1891.
  • Huile sur toile, 89 x 116,8 cm. The James Philip Gray Collection Michele and Donald D’Amour Museum of Fine Arts, Springfield, Massachussets, MFA-55.04

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